Si vous m’aviez demandé, il y a un an, à quoi ressemblerais ma vie aujourd’hui, je vous aurais probablement répondu que je serais étudiante vivant chez mes parents comme la plupart des jeunes de mon âge. Jamais je n’aurais pensé m’entrainer 24 heures par semaines, vivre la moitié du temps à Montréal et l’autre moitié au Lac-Brome et concilier tout cela avec mes études.  Je repense souvent à la première fois que l’idée d’essayer l’aviron est apparue. Assise sur la terrasse de la boulangerie avec ma famille, j’étais loin de me douter que ce sport allait prendre une si grande importance dans ma vie. Même après un mois dans le sport, j’étais encore indécise à savoir si c’était vraiment ça que je voulais faire. Je n’avais pas encore découvert ce qui faisait toute la beauté de ce sport. À ma défense je n’avais pas encore ramer 500 mètres sans me retrouver dans l’eau.

                    Ramer sous la neige… pas de problème!
                                                             3 décembre 2016

 

Peu après mes débuts dans ce nouveau sport, j’ai expérimenté le premier test de motivation auquel tous les rameurs sont confrontés : l’hiver. Malgré que nous prenons chaque opportunité d’aller sur l’eau, une fois que les lacs sont gelés nous devons nous contenter du rameur intérieur. La neige et le mois de novembre amènent donc d’interminables heures sur ces machines à ramer communément appelées ergomètre. Tous ces efforts ne font qu’augmenter notre appréciation du retour de la chaleur et avec celle-ci, des sorties sur l’eau. C’est d’ailleurs au printemps 2016 que j’ai commencé à comprendre pourquoi les rameurs se force à pousser au travers d’autant de douleur à chaque entrainement.

 

 

Imaginez-vous au lever du soleil, pas un pet de vent, un lac calme prêt à vous accueillir… durant ces moments, le temps s’arrête. Catch, drive, slide… catch, drive, slide… les coups s’enchainent fluides, calmes et puissants. Ton bateau perce l’eau miroir et tu entends l’air filer sous la coque alors que tes muscles commencent à te supplier d’arrêter. Ton pouls accélère et tu ressens l’acide lactique monter en toi, mais chaque coup est plus intense que le précédent. Ton esprit est focus; précision, puissance, détente et une fois que tu as expérimenté ce feeling, tu comprends qu’il n’est plus question d’arrêter.

Lac-Brome été 2016